Mur -2-
12 juillet 2013 5 commentaires
Arguments empilés les uns sur les autres.
Bien rangés, bien alignés.
Rien ne dépasse.
Tout est bien calé.
Horizontalement et perpendiculairement.
Le discours est d’aplomb.
Petites chinoiseries habilement glissées entre les pierres.
Comme si de rien n’était.
Le mur reste figé droit, stoïque.
Apparemment inébranlable.
Retirez un élément et tout s’écroule.
Ce mur a été relevé par des ouvriers en réinsertion.
Ils n’ont pas dû gagner grand-chose à se fatiguer à soulever ces moellons.
Les pouvoirs publics ont réhabilité le domaine.
Ils en ont fait un jardin sonore, payant.
On y entend des gouttes d’eau tomber sur une plaque de métal.
Comme s’il n’avait pas assez plu ce printemps.
Suffit la pluie.
Les oiseaux, eux, volent librement par-dessus l’enceinte de pierre.
Leur gazouillis gratuit enchante nos oreilles attentives.
Ils trillent à merveille pendant que les intellectuels s’emmurent la cervelle.
A chacun ses occupations.
Mais oui, elles sont mûres.
Fermes, charnues, sucrées, juteuses, délicieuses, magnifiques, bonnes !
Régalez-vous.
photosfa#_____
Trois fois hélas, mi !
Comme les abeilles butinons Jfs.
Trouvé sur internet:
Les mûres ont des abeilles.
André Frédérique
:+))))
L’actualité, une fois de plus, nous met au pied du mur : mur des lamentations et des pleurs, murs (avec des s s s…) des séparations, qui se referment sur les victimes des trains qui déraillent et des infrastructures qui s’écroulent. Murs d’eaux diluviennes qui ont emporté terres, vies et maisons ; murs de nos vanités et stupidités, murs de nos cloisonnements, de nos certitudes, qu’un certain pape François veut abattre; murs de nos repliements, murs prétendument économiques qui rejettent des familles et des pays, à la rue, murs socio-psychologiques, murs de la honte, murs visibles et invisibles, murs qui paralysent nos cervelles, nos âmes et nos membres, en effet…
Il est des jours où les cris – Murs Murs – du peuple qui marche dans le désert (Exode), devraient… nous rendre plus humains en brisant les digues de nos réserves et en faisant briller, humblement, nos bontés, solidarités, fraternités.
J’aime beaucoup votre façon d’écrire et ce que vous écrivez aussi bien entendu.
Ah, merci Jean-François ce que vous dîtes me fait vraiment plaisir. Après tout , les compliments ne sont pas inutiles, ils confortent et réconfortent.